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Fabiola et Jismy Ramdiale : la passion du letchi bio à Batardeau

Publié le 4 novembre 2025

Fabiola et Jismy Ramdiale : la passion du letchi bio à Batardeau

À Batardeau, à Saint-Benoît, Fabiola et son mari Jismy Ramdiale cultivent le letchi depuis plus de vingt ans. Ensemble, ils élèvent aussi quelques cabris dont le fumier sert d’engrais naturel pour les arbres fruitiers. Agriculteurs passionnés et parents de trois enfants, ils s’apprêtent à franchir une nouvelle étape : recevoir, en novembre, la certification “Letchi bio”.
 
Depuis quand cultivez-vous le letchi et comment est née cette passion pour la terre ?

Nous avons commencé en 2000. Au départ, nous étions en location sur le terrain avant de pouvoir l’acheter à l’ancien propriétaire, qui avait bénéficié de subventions pour cultiver le letchi. Mon mari vient d’une famille d’agriculteurs, il a grandi dedans ! Moi aussi, petit à petit, j’ai développé cet amour pour la terre. Nous avions des volailles et nous élevons également quelques cabris, c’est un mode de vie que nous partageons en famille.
 
Vous allez recevoir la certification “Letchi bio” courant novembre. Quelles pratiques avez-vous dû adopter pour l’obtenir et que représente cette reconnaissance pour vous ?

Le bio, pour moi, c’est avant tout une conviction personnelle. Je me bats chaque jour pour cela, pour nos enfants, pour leur transmettre des valeurs saines. Aujourd’hui, on mange de tout et n’importe quoi ; si je peux, à mon échelle, faire un petit geste, c’est déjà beaucoup.
La certification bio est un long parcours. La société Ecocert assure un suivi pendant trois ans, avec des normes strictes à respecter : aucun désherbant, pas de plastique dans le verger, un environnement propre autour des ravines et bien sûr, ni engrais ou produits chimiques. Nous utilisons uniquement le fumier de nos cabris. 
Nous aurons notre dernier entretien avec Ecocert mi-novembre et je suis très confiante ! C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. L’investissement financier et humain est important, surtout avec nos sept hectares de letchis. En ce moment, on travaille 7 jours sur 7, entre la taille, la récolte et le désherbage manuel, mais le résultat en vaut la peine. Mon rêve, c’est que les letchis de Batardeau puissent arriver un jour sur le marché métropolitain : la certification bio est vraiment un tremplin.
 
Le cyclone Garance a durement frappé la micro-région Est. Quel impact a-t-il eu sur votre exploitation ?

Garance a été un vrai choc. Nous avons perdu près de 80 % de nos cultures : beaucoup de branches cassées, certains pieds de letchis arrachés. Mais grâce aux aides de la Région et de l’État, nous avons pu rebondir. Ça a été dur, mais nous n’avons pas lâché.
 
Compte tenu de la saison, les Réunionnais auront-ils des letchis pour les fêtes et à quel prix ?

Il y en aura, mais moins que l’année dernière c’est sûr. Les arbres sont stressés : ils fleurissent même sur les petites branches pour se défendre. Pour notre part, on estime qu’on aura environ 20 % de la récolte habituelle, sous réserve de la météo. La récole va démarrer fin novembre/début décembre pour nous. Pour l’instant, difficile d’estimer le prix pour le consommateur, tout dépendra de la quantité disponible, mais le prix au kilo ne devrait pas descendre en dessous de 2 à 3 euros sur les étals. Dans le Sud, les exploitations ont été moins touchées, alors tout dépendra aussi des prix qu’ils pratiqueront.
 
Malgré les épreuves, vous restez passionnée. Qu’est-ce qui vous pousse à continuer ?

La passion, tout simplement. L’amour de la terre. Les cyclones font partie de la nature, on apprend à se relever. Cette année, nous avons été bien accompagnés : l’État, la Région et aussi la mairie, qui nous a soutenus dans cette période difficile. Je remercie d’ailleurs le maire, Patrice Selly, pour sa présence et son écoute. C’est ce genre de soutien qui donne envie de continuer.
 

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